Ça bouillonne de feu maintenant, des minéraux mous sous l’effet du choc. C’est souvent comme ça que se fabriquent les pierres, avec d’autres pierres. Roches, vaisseaux, potiches. Et il reste les grands creux le bord des lèvres brûlants, les trou-trous la panse vernissée. Les premiers vases cratère remplis, gorgés du bouillon, de la mixture glouglou là où pullule le ciment carboné. La boue vibrante enlumine les lichens et les fentes. Elle distribue les acides et fait mousser les granites. Puis dans le froid sec, crac, tout part en éclats, petits cailloux, tessons, poussières. La dînette cosmique se love dans les recoins, les plis des failles chaudes, à nourrir d’autres verres ; les pierres que suçotent ceux qui ruminent et boivent.
Thanks Aldous Harding pour le titre emprunté et détourné de son sens pour la tendresse des pierres vraies et fausses.
It’s seething with fire now, minerals softened by the shock. Stones often form this way, from other stones. Rocks, vessels, jugs… And there remain deep hollows with lips burning on the edge, cute cavities with glazed bellies. The first crater vases filled in, overflowing with the broth, the gurgling mixture, where carbon cement proliferates. The vibrant mud illuminates lichens and slits. It hands out acids and makes granite foam. And in the dry cold, crack! Everything falls into pieces, pebbles, shards, specks of dust. The cosmic toy tea set nestles back in the recesses, in the pleats of warm rifts, feeding other glasses; the stones suckled by those who mull and drink.
Thank you Aldous Harding for the title, borrowed and twisted for the softness of stones, real or fake. Traduction - Fanny Quément